La foi d’Imane que j’ai relatée la semaine dernière continue de me faire réfléchir. Cette conviction profonde que rien ne nous est impossible. Cette foi en soi qui engendre conjointement l’espérance et l’action. Espérer et œuvrer avec ferveur pour que l’objet de nos désirs se matérialise. Dans notre avancée, les embruns nous cachent parfois la destination, mais ils ne la font pas disparaître. Gardons le cap !
C’est pourtant un pari qui peut se révéler lourd de conséquences s’il est mal orienté.
Car l’espérance est comme un océan qui peut nous emporter quand on y plonge. On peut rapidement se laisser submerger par les flots sans savoir sur laquelle des vagues de foi, d’orgueil ou de démence on est en train de surfer. La limite entre ces trois états d’esprit est mince. À bien y réfléchir, ils ont en commun l’audace qui, selon le cas, mène à la fécondité, la fatuité ou la perdition. Nous ne disposons hélas pas toujours du discernement nécessaire pour distinguer la houle qui nous porte.
Ceux qui nourrissent une espérance féconde s’appuient sur quelque chose de plus grand qu’eux, une source forte et immuable. C’est à elle qu’ils s’accrochent de toutes leurs forces, particulièrement lorsque la mer est agitée et que les vents contraires se font plus violents.
C’est cette source qui continue donc de les porter même au creux de la vague. Elle les transcende et est capable de les faire arriver à bon port.
Mais pour pouvoir s’abreuver à la source, s’en remplir et se l’approprier totalement, il faut d’abord réussir à l’identifier et ensuite consentir à la choisir pleinement, l’embrasser sans réserve. Afin qu’à son tour, elle nous embrase, nous éclaire, nous mène vers le promontoire salvateur et transforme les battants que nous sommes en gagnants.
La source est vitale. Sans elle, piètre avancée, combat stérile et désespoir assuré. En réalité, c’est en la source que prend naissance la foi en soi. Tant que nous y restons connectés, les tempêtes traversées importent peu, nous avons l’assurance de nous en sortir.
Alors, croyons ! Marchons ! Osons ! Laissons-nous porter par cette «source invisible mais présente, insaisissable mais réelle, inexplicable mais pleine de sens….», comme le dit si bien Patrick Dady.
Bonne semaine !