Il est une vérité immuable. En dépit des apparences et quand bien même certaines situations pourraient nous pousser à penser le contraire, nous sommes tous égaux. Et il n’y a pas que la mort à l’arbitrage impartial qui nous place sur le même piédestal. Bien des circonstances de vie nous rappellent cette réalité. Toutefois, il existe une égalité sans équivoque que vivent deux catégories de personnes : Le pauvre et le malade.
La pauvreté et la maladie peuvent plonger leurs proies dans un état de délabrement qui rend difficile, parfois impossible, tout projet nourricier. L’argent faisant défaut à l’un et la santé à l’autre.
Chacun rêve de manger son plat🍝 préféré, qui est hors de prix💰, qui ne se digère plus sans drame intestinal. Aucun ne parvenant à se restaurer à son gré, les deux doivent souvent se résoudre à un régime frugal pour l’un, diététique pour l’autre, prétextant la parcimonie ou la sagesse, mais chacun gardant en lui sa profonde frustration.
Dans les cas extrêmes, l’un fouille dans les poubelles, l’autre est gavé artificiellement. Les deux sont à l’agonie. Drame d’une vie. Sentence d’une destinée.
Compagnons d’infortune, le pauvre et le malade ont une destinée commune, celle de la faim difficile à tromper, celle de l’appétit qui a pris le large. Aucun ne remplit sa panse comme il le souhaiterait. Tous les deux finissent par s’alimenter plutôt que se nourrir. Il faut parer au plus urgent, manger pour vivre, n’en tirer plus aucun plaisir. Intolérances alimentaires ou inexistence des finances, finalité équivalente. Le pauvre et le malade devraient donc se comprendre mutuellement et marcher main dans la main👭.
En réalité, nous devrions tous nous comprendre, pauvres et riches, malades et bien-portants, hommes et femmes. Car notre destinée est commune, la mort. Quoi que nous fassions pour la repousser le plus longtemps possible, nous marchons cependant inexorablement vers elle. Chaque jour vécu s’inscrit dans cette dynamique inconsciente. Alors, à notre charge de faciliter notre pèlerinage, de veiller sur notre voisin, l’assister en cas de besoin. Avec compassion et respect, à défaut d’amour. Car, quelque avantage que nous ayons sur autrui, nous ne devrions l’exprimer avec condescendance. Mais plutôt le vivre avec force reconnaissance. Se réjouir de porter, à notre échelle, l’humanité, qui trop souvent déserte nos cœurs❤ pour le compte d’intérêts chimériques.
Annie-Josiane Sessou
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